De nouveaux cas concernent des publications partagées en soutien aux émeutes au Royaume-Uni

Le Conseil annonce aujourd'hui son intention d'examiner de nouveaux cas. Dans ce cadre, nous invitons individus et organisations à soumettre des commentaires publics en cliquant sur le bouton ci-dessous.

Sélection des cas

Comme nous ne pouvons pas entendre tous les appels, le Conseil accorde la priorité aux cas susceptibles d’affecter de nombreux utilisateurs à l’échelle internationale, qui revêtent une extrême importance dans le débat public ou qui soulèvent des questions essentielles par rapport aux politiques de Meta.

Les cas que nous annonçons aujourd’hui sont les suivants :

Publications en soutien aux émeutes au Royaume-Uni

2025-009-FB-UA, 2025-010-FB-UA, 2025-011-FB-UA

Appels d’utilisateurs pour supprimer du contenu

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Le Conseil de surveillance examinera les trois cas ci-dessous en parallèle et choisira de confirmer ou de renverser les décisions de Meta au cas par cas.

Trois utilisateurs de Facebook ont partagé du contenu pendant les émeutes qui ont secoué le Royaume-Uni entre le 30 juillet et le 7 août 2024. Ces émeutes ont été déclenchées par une attaque au couteau survenue le 29 juillet à Southport, en Angleterre, au cours de laquelle trois fillettes ont été tuées et huit autres blessées lors d’un cours de danse sur le thème de Taylor Swift. À la suite de l’attaque, de fausses informations sur l’identité de l’agresseur, suggérant à tort qu’il s’agissait d’un demandeur d’asile musulman, se sont rapidement répandues sur les réseaux sociaux. Les violences et les troubles qui ont suivi ont impliqué des milliers de personnes, y compris des groupes anti-musulmans et anti-immigration et ont provoqué des dégâts matériels avec la dégradation de centres de réfugiés et d’hôtels hébergeant des immigrés. Les manifestations ont aussi fait plusieurs blessés dans le rang des forces de l’ordre.

La première publication, en soutien aux émeutes, appelle à détruire davantage de mosquées et à incendier les bâtiments où vit la « racaille », faisant également référence aux « migrants, aux terroristes ». La personne qui a publié le contenu reconnaît que les émeutes ont provoqué la dégradation de biens privés et blessé des policiers, mais affirme que sans cette violence, les autorités n’écouteront pas et ne mettront pas fin à « toute la racaille qui entre en Grande-Bretagne ». Enfin, la publication rappelle aux lecteurs l’attaque qui a coûté la vie à trois petites filles et indique qu’elles ne seront pas les dernières victimes si le public reste dans l’immobilisme. Cette publication a enregistré plus de 1 000 vues et a reçu moins de 50 commentaires.

Le deuxième élément de contenu concerne le partage d’une autre publication. Il contient ce qui semble être une image générée par IA d’un géant portant un T-shirt aux couleurs du drapeau britannique (Union Jack), pourchassant plusieurs hommes musulmans. L’image comporte un texte superposé indiquant une heure et un lieu de rassemblement pour l’une des manifestations et inclut le hashtag « EnoughIsEnough » (Trop, c’est trop). Ce contenu a enregistré moins de 1 000 vues.

La troisième publication est une republication d’une autre image vraisemblablement générée par IA, montrant quatre hommes musulmans portant des kurtas (tuniques) blanches, devant les Chambres du Parlement, lancés à la poursuite d’un jeune enfant blond en pleurs vêtu d’un T-shirt arborant l’Union Jack. L’un des hommes brandit un couteau tandis que, au-dessus de lui, un avion vole en direction de Big Ben. L’image est accompagnée de la légende « wake up » (« réveillez-vous »). Ce contenu a également enregistré plus de 1 000 vues et reçu moins de 50 commentaires.

Les trois cas ont été signalés par d’autres utilisateurs Facebook pour violation des politiques Discours incitant à la haine ou Violence et incitation. Après évaluation par les outils automatisés de Meta, les trois publications ont été maintenues en ligne sur Facebook. Les utilisateurs qui ont signalé ces contenus ont fait appel de cette décision de maintenir ces publications en ligne, mais les systèmes automatisés de Meta ont confirmé les décisions initiales. Aucune de ces publications n’a fait l’objet d’un examen manuel. Les mêmes utilisateurs ont alors déposé un recours auprès du Conseil, déclarant que le contenu incitait à la violence contre les migrants, promouvait l’idée que les immigrés étaient responsables des meurtres de Southport ou incitait les gens à participer aux émeutes.

Le Conseil a choisi ces cas pour examiner le degré de préparation de la politique du Meta et la gestion de crise face aux émeutes violentes visant les migrants et les communautés musulmanes. Ce cas relève de la priorité stratégique du Conseil en matière de discours incitant à la haine envers les groupes marginalisés.

Après que le Conseil a sélectionné ces cas, Meta a reconnu que sa décision précédente de maintenir la première publication sur Facebook était une erreur. L’entreprise a supprimé la publication conformément à sa politique Violence et incitation. Meta a confirmé la validité des décisions prises de maintenir les deuxième et troisième publications en ligne sur Facebook. Selon l’entreprise, la deuxième publication (le géant) n’a pas enfreint sa politique Violence et incitation, car l’image ne constituait pas un appel à la violence dirigé contre une cible. Meta a estimé que la troisième publication (quatre hommes courant après un jeune enfant) n’enfreignait pas sa politique Discours incitant à la haine, car Meta a interprété l’image comme faisant référence à un ou plusieurs hommes musulmans spécifiques, et non à l’ensemble de la communauté musulmane. Meta a considéré que l’image devait être interprétée comme une référence à un crime spécifique, plutôt que comme un discours déshumanisant visant les musulmans ou les immigrés musulmans, compte tenu de la « fausse rumeur » largement répandue, pour reprendre les termes de Meta, selon laquelle l’auteur de l’attaque de Southport aurait été de confession musulmane ou un immigré. L’entreprise a ajouté que son approche de mise en application dans un contexte de manifestation consiste à favoriser une protection maximale de l’opinion.

Le Conseil aimerait recevoir des commentaires publics sur ce qui suit :

  • Le rôle des réseaux sociaux dans les émeutes qui ont secoué le Royaume-Uni en 2024, y compris la diffusion de fausses informations, l’organisation des émeutes et l’information du public sur les développements pertinents.
  • Toute preuve documentée établissant un lien entre les discours et les violences en ligne anti-immigration et anti-musulmans et des cas de discrimination au Royaume-Uni.
  • Le rôle des images (photos, illustrations, mèmes, vidéos, y compris générés par IA) dans les discours incitant à la haine en ligne.
  • Les problématiques de l’automatisation dans l’évaluation des incitations ou discours incitant à la haine dans les images, en particulier celles générées par IA.
  • Les risques d’une application excessive des Standards de la communauté dans de tels contextes et les impacts négatifs potentiels sur les droits à la liberté d’expression des auteurs et de leurs audiences.
  • Meta devrait-elle envisager des mesures de modération du contenu autres que la suppression de ce type de contenu ?

Dans le cadre de ses décisions, le Conseil peut émettre des recommandations sur les politiques de Meta. Bien que ces recommandations ne soient pas contraignantes, Meta doit y répondre dans un délai de 60 jours. Aussi, le Conseil encourage-t-il à l’envoi de commentaires publics qui suggèrent des recommandations pertinentes dans ces cas-ci.

Commentaires publics

Si vous ou votre organisation estimez que votre point de vue est opportun et qu’il pourrait aider le Conseil à prendre une décision dans les cas annoncés aujourd’hui, vous pouvez soumettre vos contributions en cliquant sur le bouton ci-dessous. Veuillez noter que les commentaires publics peuvent être envoyés de manière anonyme. Le délai de soumission des commentaires publics est de 14 jours ; il prendra fin le mardi 17 décembre à 23 h 59, heure du Pacifique (PST).

Prochaines étapes

Au cours des prochaines semaines, les membres du Conseil délibéreront sur ces cas. Lorsque le Conseil aura statué sur ces cas, nous publierons sa décision sur la page Décisions.

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